Sujet à réflexion 01/2009, rédaction : Robert Klein von Wenin-Paburg

Être dépossédé(e) de soi : les crises qui ébranlent notre vie

portrait Robert Klein von Wenin-PaburgIl arrive qu’on se réveille un matin pour constater que le sol se dérobe sous nos pieds, que nous avons d’un coup perdu tout ce qui faisait jusque-là notre raison de vivre. Je suis dépossédé(e) de moi. Un facteur extérieur à moi, sur lequel je n’ai aucune prise, a décidé de chambarder ma vie tout entière sans que je puisse me défendre.

Quatre grands facteurs m’enlèvent la sensation d’être maître(sse) de ma vie :

  • la guerre pour ceux qui ont connu le champ de bataille, l’auteur de ces lignes à 18 ans, et nombre de nos concitoyens hongrois, polonais, chiliens, ex-yougoslaves, africains, et j’en passe;
  • le départ du conjoint au terme de deux décennies d’une union qui aura surtout servi à élever des enfants sans parvenir à satisfaire le besoin constant de renouvellement de partenaires toujours plus immatures;
  • une grave atteinte à la santé ne menaçant toutefois pas le pronostic vital, maladie orpheline, sclérose en plaques, malformation, amputation, perte de la vue, insuffisance rénale grave, etc.;
  • la perte définitive d’un emploi pour des raisons d’âge, de santé, de conjoncture économique régionale, et l’appauvrissement inévitable qui en résulte.

Je me retrouve alors seul(e), perdu(e), désespéré(e), amorphe, incapable de réagir autrement que par des larmes, de l’angoisse, une insomnie chronique, et prêt(e) à mettre fin à cette vie qui a perdu tout sens.

Quelle vie ? Celle où j’étais un être vivant dans un pays en paix, bien marié(e), en bonne santé, avec des revenus suffisants. Mais cette vie est finie, elle n’est plus la mienne. Le destin, Dieu m’a fait signe de me réveiller, de sortir d’une illusion de paix, de bonheur, de santé, d’aisance. Il ne l’aurait pas fait si je n’étais pas capable de réagir, de prendre ma vie en main. Désormais je veux être qui je suis vraiment. Rien ni personne ne peut m’anéantir. Ma vie appartient au destin, à Dieu. J’ai oublié trop longtemps que vivre, c’est réinventer la vie tous les jours. Si je le fais, les bonnes volontés afflueront de toutes parts, et je serai aidé(e) au-delà de mes espérances. Je suis qui je suis et je fais totalement confiance au destin, à Dieu, qui connaît mon avenir.

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Renseignements :

Thomas Bischoff
Ingénieur ETS, Associé en Psychosyntérèse
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