Sujet à réflexion 02/1994, rédaction : Robert Klein von Wenin-Paburg

Ressusciter dans un corps de lumière ?

portrait Robert Klein von Wenin-PaburgTout le monde sait que la lumière n’est pas un phénomène continu, mais qu’elle est faite d’énergie discontinue, de quanta. On doit au physicien allemand Max Planck, prix Nobel en 1918, d’avoir conçu la théorie quantique de l’énergie et de la matière, faites toutes deux d’éléments fondamentaux, qu’on appelle les quantons, les briques de l’univers. On vient de célébrer la découverte du quark t (pour « top »), le sixième de la série des quarks qui ne sont autres que les quantons, les briques de la matière. Le quanton fondamental de la lumière, quant à 1ui, est le photon, minuscule grain/onde d’énergie lumineuse (les quantons ont la double nature corpuscula1re et ondulatoire). Infiniment petits, les photons sont pourtant à la taille de nos sensations. Il suffit de quelques photons frappant la rétine pour nous faire voir quelque chose. Sans ces photons impressionnant notre œil, nous serions aveugles.

Ce que l’on sait moins, c’est que le physicien Albert Einstein, prix Nobel en 1921, de 20 ans plus jeune que Planck, a beaucoup réfléchi au phénomène de la lumière, qui joue un rôle essentiel dans sa théorie de la relativité. La lumière met à peine 3 secondes pour aller à la Lune et en revenir. Sa vitesse inimaginable est une vitesse-limite dans l’univers : 299 792 458 m par seconde. Qu’adviendrait-il, s’est demandé Einstein, si on atteignait la vitesse de la lumière ? Puisqu’aucun objet possédant une masse, aucune matière aussi minime ne soit-elle ne peut atteindre cette vitesse-limite, il faudrait que l’être humain atteignant la vitesse des photons se dématérialise, devienne lumière, devienne photon, quanton.

Et alors, la théorie de la relativité nous apprend que dans la direction du mouvement, les longueurs se rétréciraient comme peau de chagrin et les horloges ralentiraient. En 1911, Einstein expliquait qu’un organisme vivant (mais converti en lumière !) se déplaçant à la vitesse de la lumière éprouverait les siècles comme à peine un instant. Dès 1905, il déclarait au sujet de l’espace que tout ce qui est tridimensionnel se fondrait en une surface. Que faut-il en conclure ?

À la vitesse de la lumière, l’espace et le temps n’existent plus, tout est présent ici et maintenant. On s’est demandé ce que devenaient les morts une fois l’esprit débarrassé du corps. Dans la tradition chrétienne, la 1re lettre de (saint) Paul aux Corinthiens, 15,35 ss. affirme que les morts ressusciteront « dans la gloire », « dans un corps spirituel », « célestes », « transformés », « incorruptibles », « immortels ». Comment ne pas évoquer la lumière qui, à sa vitesse, franchit les limites de la Création pour atteindre le point virtuel, sans espace ni temps, d’où est parti le Big Bang il y a 15 milliards d’années. Personne n’a vu de morts revenir sur Terre. (Sauf un Être de lumière, le Messie des chrétiens.) Les morts ressuscitent « ailleurs », dans l’ailleurs de la lumière qui, au point virtuel du non-espace-temps, ne peut s’appeler que l’Amour.

Fichier pdf de cet article

Renseignements :

Thomas Bischoff
Ingénieur ETS, Associé en Psychosyntérèse
Ruelle de Borjaux 15, 1807 Blonay – Suisse
+41 21 550 38 14
+41 78 610 05 91